Pergola de la Roseraie - Parc La Grange
Projet: Restauration complète
Propriétaire: Ville de Genève
Maître de l’ouvrage: Ville de Genève – SEVE Service des Espaces Verts
Architecte et Direction des travaux: Féroé Architectes SA
Mandataires: Echo - Atelier paysage et territoire Sàrl , Pleine terre, EDMS SA, Sol-conseil
Classement cantonal: MS-c15 du 30.12.1921
Année de construction: 1851
2020 - 2021
Histoire et architecture
La pergola, système constructif simple, d’inspiration antique et de référence italienne, est constituée d’un léger solivage destiné à recevoir les pampres d’une vigne. Généralement elle reste associée à un bâtiment auquel elle sert d’extension. La pergola de La Roseraie de La Grange est une des premières à prendre le statut d’un pavillon autonome.
Cette pergola, avec un plan en T associé à un promenoir parallèle au lac, est encadrée de manière symétrique par deux rampes douces «à l’italienne» .
Le contraste chromatique rouge-blanc et l’ampleur des jouées sculptées de ses bancs pariétaux appartiennent à la relecture des modèles anciens proposés par l’architecture italienne du début XIX siècle.
Le dénivelé est réglé par un socle, en roche à larges panneaux de remplissage en brique, sur lequel s’élève, selon une trame, des piliers carrés en roche blanche servant à soutenir les pannes (jadis en bois, aujourd’hui en béton), qui reçoivent en couverture les branches d’une plante grimpante. A l’intérieur de la «salle», les bancs pariétaux à hauts dossiers en brique sont disposés dos à dos et parés sur leurs côtés.
Au centre du pavillon se dresse face au lac un Bacchus à l’antique en bronze.
Quelques dates
- 1851 Construction de la Pergola
- 1880 - 1885 Réparation des murs de soutènement en planelles.
- 1930 Remplacement des pannes et chevrons en bois par des poutrelles en béton armé, peintes de ton bois et pose d’un dallage en granit du Valais. Les escaliers latéraux ont probablement été refaits en même temps.
- 1939 Autres réparations.
- 1945 Création de la roseraie.
- 1946 Après la mise en place de la roseraie en 1945 divers travaux d’entretien sont entrepris: peinture et réparation de mascarons moulés en ciment. Travaux de peinture de la statue en métal. Peinture des poutres en béton. Réfection de la maçonnerie en garnissant les joints. Le remplacement des éléments en céramique par des briques aurait été fait à la même époque.
- 1980 Travaux de canalisations.
- 1982 Réparation des pierres de taille en roche blanche, des parapets en tuiles demi-rondes, des murs de briques apparentes et remplacement des mascarons. Rhabillages et peinture de la poutraison supérieure en béton armé.
Etat des lieux
Le projet vise à restaurer la pergola, mettre en valeur le bâtiment et lui faire retrouver son usage historique.
Travaux
Les travaux ont consisté en la dépose des sols étanches en béton et en pierre de Sembrancher pour les rendre perméables à l’eau, comme à l'origine. Un système de drainage intérieur a été installé pour permettre d’évacuer les eaux et éviter les dégradations des murs de soutènement en briques. Lors des travaux de dépose, des fondations en béton ont été découvertes. Dans les années 80, les fondations existantes ont été renforcées par des longrines en béton. Cette découverte a nécessité une adaptation du projet. Les drainages intérieurs ont été supprimés et remplacés sur les extérieurs. Le sol est en stabilizer (matériau argilo-calcaire), est en continuité directe avec les cheminements du parc. Les pierres ont été restaurées, nettoyées par micro-sablage et les fissures ont été comblées de mortier pour empêcher les infiltrations. Les joints ont été dégarnis et refaits au mortier de chaux naturelle de teinte beige. Des moules ont été créés sur mesure pour fabriquer des briques et des tuiles canal aux formats identiques aux existants. Le solivage de la tonelle consitué de poutraison en béton a été restauré. Les empochements ont été ouverts et les aciers passivés. La carbonatation a été traitée à l'aide d'un mortier spécialement conçu pour protéger les acier à béton. Une mise en teinte de ce solivage a été faite pour offrir un rappel du solivage bois pré-existant et favoriser une meilleure intégration visuelle dans le paysage arboré du parc. Les marches en béton des escaliers latéraux, recouvertes de dalettes en granit, ont été entièrement déposées car elles étaient glissantes et trop hautes. De plus, les nez de marches n'étaient pas parallèle aux gardes corps en calcaire et tuiles. De nouvelles contremarches en pierres de Bourgogne ont été implantées pour s’adapter aux pentes des rampes latérales existantes et aussi offrir une meilleure ergonomie. Les nouvelles marches sont constituée d'un remplissage en matériau argilo calcaire compacté entre les contre-marches. Ces travaux ont permis de rendre les escaliers moins raides et poreux.
Les rosiers issus des années 45 sont déposés en partie. Une sélection de 4 espèces de rosiers sur la façade Sud est conservée. De nouveaux plans de vigne sont plantés sur les extérieurs et les intérieurs.